Résumés des communications présentées


Communication présentée par Marie DOS SANTOS :


GT21 - Lecture post-extractiviste de la catégorie Chemsex : du communautaire à la santé publique
Marie DOS SANTOS - INSERM
Sesstim - MARSEILLE, France

Résumé : Le terme chemsex est apparu au sein de la communauté gay fin des années 1990. Il est défini par l’activiste David Stuart comme un phénomène culturel gay (Stuart, 2019) caractérisé par l’usage de produits psychoactifs en contexte sexuel. Fin des années 1990, les premiers travaux sur le chemsex, menés aux États Unis, visaient à identifier les risques infectieux (Chesney et al. 1998 ; Halkitis et al. 2001). À partir des années 2010, un nouveau paradigme est mobilisé pour définir les risques liés au Chemsex autour de la santé mentale. À partir des réflexions sur l’extractivisme dans le champ des sexualités et des drogues et d’une analyse de la littérature scientifique et de la littérature grise française (OFDT, 2010 ; Inserm/Aides, 2013 ; OFDT, 2019 ; DGS, 2022), ainsi qu’une vingtaine d’entretiens auprès de chercheur.ses impliqué·es sur le chemsex, nous tâcherons d’identifier les enjeux de pouvoir mais également les formes de résistances à travers l’implication des personnes concernées dans les recherches. Dans cette perspective, nous analyserons deux controverses qui ont traversé les tentatives de catégorisation du chemsex. Premièrement, les réactions d’acteurs communautaires face à l’élaboration de définitions du chemsex autour du seul registre du pathologique dans des perspectives quantitativistes. Deuxièmement, la réception de travaux sur le chemsex en dehors de sa définition communautaire et portant sur les sexualités hétérosexuelles.