CR01 - La prise de conscience écologique permet-elle de dépasser la notion d'identité culturelle ?
Alain CHENEVEZ - Centre Georges Chevrier (UMR CNRS 7366)
Université de Bourgone - DIJON, France
Résumé : La cause écologique et l’effondrement de la biodiversité dénoncent désormais le passé de mauvaise gestion. Dans nos pratiques, il ne s’agit plus de transmettre un modèle ancien mais au contraire de le dépasser. Dans cette perspective, nous ambitionnons moins de conserver des artefacts anciens, mais de s’assurer que l’avenir soit possible. Ainsi, prendre soin des choses aujourd’hui, c’est se préoccuper en partie de la photosynthèse et préserver les arbres contre la bétonisation. Nous quittons l’Histoire et ses récits de conquêtes progressives sur la Nature pour nous interroger sur la viabilité future de l’aventure humaine. Dans cette optique, certaines pratiques du passé sont à distancier, voire à transgresser, car les lendemains inquiètent. La définition du progrès humain se métamorphose et remet en question nos représentations collectives, celles liées au productivisme ou à la croissance infinie par exemple. Plus encore, tout ce qui construisait nos croyances, la Nature vierge conquise peu à peu par les humains, s’estompe au profit d’une perspective plus inclusive de toute la biodiversité nécessaire à notre perpétuation. Nous nous sommes longtemps crus à part, plongés dans un monde naturel comme des étrangers, et nous nous découvrons totalement intégrés à l’ensemble. Après l’Histoire et la culture, il est peut-être temps de retrouver la Nature et nos relations avec la biodiversité comme un élément central pour comprendre les sociétés humaines.