Le GTE04 invite à reprendre la thématique des savoirs à la lumière de l’analyse des flux migratoires pour étude dans l’enseignement supérieur, après 1990, de leurs transformations et leur impact sur la recomposition des élites dans les pays de départ et d’accueil.

Du fait de l’intensification des flux migratoires après les années 1990 et des différences entre les politiques d’accueil des pays européens et nord-américains, les circuits internationaux empruntés par les étudiant·e·s ont connu plusieurs transformations. Les guerres régionales, le déplacement des frontières politiques et économiques ont accentué l’asymétrie et les décalages entre un « centre » remis en question et des « périphéries » en recomposition. Les stratégies élaborées par les candidat·e·s aux études à l’étranger sont des réponses à la fois aux changements intervenus dans les transformations de l’offre du marché universitaire international, ainsi que de l’insertion des diplômé·e·s dans le marché du travail des pays de départ et des pays d’accueil. À la lumière de ce contexte, le GTE04 veut s’interroger sur les aspects suivants :

1. Anciens et nouveaux lieux de production des « savoirs légitimes ». Quels systèmes d’enseignement supérieur, quels pays se sont imposés - et pourquoi - à partir des années 1990, en tant que lieux les plus légitimes et reconnus dans la production des savoirs scientifiques et de l’excellence en général ? Quelles sont les caractéristiques de cette transformation de l’offre universitaire internationale et son impact sur les flux migratoires pour les études ? 

2. Stratégies des candidats aux études à l’étranger. Il s’agit d’explorer les pratiques de ces acteurs afin de comprendre quelles sont les raisons des départs et les caractéristiques des stratégies mises en place.

3. Savoirs, diplômes légitimes et recomposition des élites. Quel est l’impact des diplômé·e·s formés à l’étranger au niveau de la recomposition des sociétés de départ ou d’accueil du point de vue de la reconfiguration des élites ? Plus précisément, à partir des années 1990, quels diplômes, de quels pays, peuvent déclencher un processus de forte mobilité sociale au point de faire basculer les frontières entre élite et non-élite ?  

4. Concepts de cadrage. Cet axe questionne le cadrage théorique : en partant de travaux de terrain, il s’agit de cerner ce que recouvrent les concepts d’élite, de mobilité, de migration, de circulation internationale.