À l’intersection d’enjeux sociaux, politiques et moraux, la sociologie du sans-abrisme questionne les dimensions situationnelles et structurelles du dénuement économique et des systèmes d’habitats précaires. Dans le cadre de la thématique du Congrès, le GTE02 souhaite accueillir des communications selon trois axes : 

1. (Re)définitions du sans-abrisme

Le problème public des personnes dépourvues de logement fait l’objet de définitions plurielles au croisement des savoirs scientifiques, professionnels et expérientiels. Comment et selon quelles pratiques citoyennes, scientifiques et politiques les catégorisations du sans-abrisme se transforment-elles ? En quoi l’apparition de « nouvelles » populations, en particulier en situation de migration, tout comme la « crise » du logement participent à recadrer le problème public ? De façon plus générale, en quoi ces redéfinitions révèlent-elles des « métamorphoses » de cette « question sociale » ?

2. Espaces de la production de connaissances

La connaissance sur les populations sans abri est un enjeu politique et scientifique persistant au niveau international. Recherche indépendante, commande publique, enquête diligentée par des acteurs privés (think tank ou fondation) participent au foisonnement de la construction de connaissances située dans, en dehors et parfois aux frontières du champ de la recherche académique. Quelles sont les finalités scientifiques et politiques de ces productions de données qualitatives ou quantitatives aux méthodes et épistémologies diverses ? S’agit-il d’une diversification des modes de production ou d’une dispersion, parfois concurrentielle, de la connaissance sur le sans-abrisme ?

3. Médiations et écritures d'enquête

Les enquêtes menées sur le sans-abrisme s'élaborent dans une diversité de formes et de finalités. En direction de quels publics, dans quels styles et selon quels formats (publication scientifique, essai, podcast, film documentaire, photographie, bande dessinée, etc.) ces enquêtes sont-elles diffusées ? Quels sont les apports et les limites des expérimentations construites avec d'autres champs disciplinaires et artistiques et/ou acteur·rice·s associatif·ve·s et militant·e·s ? Que produisent ces médiations en termes de réception et de mise en discussion des enquêtes réalisées ? En quoi ces écritures réinterrogent la dimension critique de la sociologie ?

Des communications plus généralistes sur le sans-abrisme, sans lien direct avec les axes proposés pourront également être acceptées.