Le GT28 propose de développer une sociologie des mouvements sociaux comme sociologie générale, ces mouvements étant à la fois produits et producteurs de la société. Leur analyse aide à mieux comprendre les évolutions et les conflits qui animent nos sociétés, notamment dans le rapport au monde, aux valeurs ou à la démocratie. Sans négliger leurs impacts sur la sphère politique et institutionnelle, nous portons un intérêt particulier aux changements culturels et sociétaux, aux dimensions subjectives et aux contributions de ces mouvements pour comprendre et résoudre les problèmes globaux du XXI^e siècle (changement climatique, menaces sur la démocratie, inégalités, transformations du monde du travail). Nous nous intéresserons particulièrement aux mouvements sociaux comme producteurs de savoirs selon trois axes :

1. Les mouvements sociaux sont des producteurs de sens. Ils questionnent les valeurs centrales des sociétés et redéfinissent le sens de la démocratie, de la justice, de la dignité, le sens de la « vie bonne » ou les liens entre les êtres humains et la nature.

2. Les mouvements sociaux sont des producteurs de concepts. Une partie non-négligeable des concepts aujourd’hui utilisés en sciences sociales ont émergé à l’intersection entre les luttes sociales et le champ académique. C’est par exemple le cas du concept d’intersectionnalité, de care, d’extractivisme ou des théories du genre, post-coloniales ou décoloniales.

3. Les mouvements sociaux sont également des producteurs d’un savoir expert ou, au contraire, des acteurs qui le remettent en cause. Des mouvements ont par exemple montré que la pandémie de Covid-19 amplifiait les inégalités et que les politiques publiques, pensées par et pour les classes moyennes et supérieures, négligeaient une partie de la population. Leur légitimité repose sur leur capacité à agréger réseaux et compétences dans un projet collectif. D’autres mouvements, populistes, remettent contraire en cause la validité des savoirs experts et scientifique (Covid-19, changement climatique, genre).

Des communications sur d’autres modalités de production de connaissance par les mouvements sociaux sont bienvenues. Nous recevrons également des propositions pour trois panels spécifiques portant sur les mouvements d’extrême-droite, sur la relation à soi et la subjectivation personnelle dans les mouvements sociaux et sur syndicats et mouvements sociaux.