GT24 - Sociologie des institutions

Référent : Christian MAROY - christian.maroy@uclouvain.be

Crises de confiance et légitimité des institutions : les savoirs et expertises mis à l'épreuve

Les communications porteront sur les ressorts - moraux, cognitifs, pragmatiques - sous-tendant les confiances/défiances (des citoyens, du public, des agents) dans les institutions (Giddens, 1994 ; Quéré, 2005).

Crise de confiance et régulation morale des institutions publiques. La défiance citoyenne active est ici au centre (Rosanvallon, 2006). Dans quelle mesure des écarts entre l'idéal des mandats institutionnels et la réalité quotidienne génèrent-elles des critiques sur la fiabilité des institutions, voire des crises de foi dans leurs valeurs fondatrices ? Les poursuites d'intérêts particuliers, les fautes professionnelles ou corruptions de leurs dirigeants/agents alimentent-elles un cercle vicieux générant anomie institutionnelle et appropriations opportunistes?

Crise des expertises et régulation cognitive des institutions. On s'intéresse ici aux régimes de vérité mobilisés pour réguler, légitimer et définir la réalité des institutions. Sur fond d'une « crise des expertises » visible lors des épisodes du Brexit ou du Covid (Eyal, 2021), sur quels savoirs, types d'expertise, sur quel usage des données numériques, les institutions s'appuient-elles pour définir la « réalité de leur réalité » (Boltanski, 2009) ou pour renouveler leurs paradigmes d'intervention et les scripts de leurs professionnels ? Quelle balance s'établit entre une légitimation verticale par des cercles sélectifs de spécialistes reconnus et une légitimation horizontale par des dispositifs participatifs et inclusifs, ouverts aux profanes (forums hybrides) ? Quels tensions/dialogues se nouent entre « données », expertises et savoirs ordinaires? Quels problèmes, enjeux, impasses, conflits sont identifiés ou vécus ?

Épreuves et (restauration de la) confiance dans les institutions et professions. Les contributions viseront à analyser les épreuves (rituels sociaux, outils, dispositifs) au travers desquelles la confiance ou la fiabilité des institutions ou des professionnels se jouent. Comment ces moments d'épreuves permettent-elles (ou non) de sortir des controverses relatives à la foi dans le discours (de vérité) de l'institution, à l'évaluation de la justice, de ces fonctionnements, de la fiabilité (morale, technique ou épistémique) de ses dispositifs, rituels ou scripts professionnels ?

Les contributions, théoriques ou empiriques, se centreront sur un ou plusieurs champs institutionnels. Les comparaisons inter-secteurs ou internationales sont bienvenues.

L'appel à communiquer du GT24 est clos.