Référente : Maryse BRESSON - mbresson@nordnet.fr
La question des engagements sociaux recouvre des enjeux majeurs de connaissances. Howard Becker montre que l’engagement désigne une exigence de mise en cohérence des comportements (2006). Cette exigence, constitutive de la démarche scientifique, conduit à interroger l’engagement du point de vue de l’enquête (axe 1). Elle questionne aussi l’intervention des sociologues dans les milieux étudiés (axe 2) et leur ambition de changer la cité (axe 3).
Axe 1 - Engagement du point de vue de l’enquête dans la production de connaissances
La science revendique de donner un sens à des réalités ignorées, ou perçues confusément par les personnes du fait de leurs intérêts, de leurs préjugés. Pourtant, les savoirs sociologiques sont régulièrement contestés au nom de l’implication des sociologues dans leur objet d’étude. Ce constat interpelle les enjeux de méthode et de réflexivité. Si les engagements sont le reflet de valeurs, comme le souligne Max Weber, ils peuvent être aussi des effets de l’enquête elle-même. L’engagement (militant) est-il compatible avec une connaissance objectivée ? Le dévoilement de son statut, de sa position suffit-il à neutraliser ces biais par l’affirmation de l’endroit « d’où on parle » ? Comment s’y positionne-t-on ?
Axe 2 - Connaissance et intervention des sociologues auprès des personnes enquêtées
L’implication des sociologues auprès des personnes enquêtées, professionnelles et « publiques », est inévitable pour entrer en relation et collecter des données. Mais les sujets d’études sont souvent des partenaires de la recherche, et les organismes financeurs, partie prenante de l’objet étudié. Comment clarifier ces enjeux ? Que faire de la relation d’enquête sur les terrains difficiles ? Comment négocie-t-on sa place et affirme-t-on son statut de scientifique?
Axe 3 - Engagements sociaux et transformation de la société
Un dernier axe questionne l’engagement dans la cité et le pouvoir transformatif des connaissances. Si une partie des sociologues ne se privent pas de critiquer les réformes ou assument une position militante, d’autres revendiquent un rôle d’expertise ou de « conseiller du prince », en développant des points de vue différents. Comment qualifier la connaissance produite ? Comment articuler engagement dans la sphère publique et dans la carrière doctorale et avec quelles conséquences ?
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