GT04 - Sociétés arabes en mouvement

Référente : Ratiba HADJ-MOUSSA - rhm@yorku.ca

La comparaison : une vertu dans la production de la connaissance ? (Monde arabe et au-delà)

Comment la comparaison amène-t-elle à une meilleure connaissance du monde social ? Est-elle un outil privilégié pour sa compréhension ? Ce sont là quelques-unes des questions de la rencontre du GT04 au Congrès de l'AISLF à Ottawa.

La démarche comparative est au fondement de la sociologie classique qui a consisté à chercher les similitudes et les différences entre les sociétés afin d'en montrer la complexité (Durkheim), ou à tenter de comprendre les types de rationalisation qui les caractérisent (Weber). Cependant, d’autres approches compréhensives suggèrent que la description des différences est insuffisante, les objets comparés devant être homogènes et posséder des catégories comparables (Cicourel). Mais si la démarche comparative se constitue avec le souci de produire de la science en typifiant les domaines du social, ses institutions, ses croyances et ses pratiques, elle rencontre des contradictions méthodologiques et épistémiques, notamment devant des objets échappant à la comparabilité.

Que la comparaison soit synchronique (coupe dans le temps), diachronique (transformation dans le temps), transversale (analyse d’un objet dans de nombreux contextes), ou par cas, elle repose toujours sur l’enjeu de la mise en relation entre objets, contextes, théories, conceptualisations, etc. Toutes ces mises en relation sont « situationnelles » (Passeron) et réflexives. Les axes de réflexion sont, mais ne se limitent pas à :

  • présenter des analyses comparatives critiques réalisées dans et sur les sociétés arabes. En montrer la portée heuristique (méthodologies, théories, analyses) ;
  • comparer les mêmes objets appartenant à un même contexte (ville, région, institution, ect.) ou à des contextes distincts ;
  • comparer les objets singuliers, c’est-à-dire, des « choses » qui restent indéfinissables, comme peut l’être la foi, par exemple ;
  • comparer mobilise souvent un « modèle » qui sert de base comparative entre les contextes et évoque une longue histoire de domination dans la production de la connaissance. Comment se saisir de ce modèle et le penser ?
  • existe-t-il des pratiques ou des lieux plus propices à la comparaison (ruptures, bifurcations, influences, parcours, formation) ?
  • comparer pour s’émanciper ou comment se donner les moyens de penser « les liens qui libèrent » ?  Où s’arrête la comparaison ? Comment penser aux manières de comparer sans blesser, réifier ou aliéner ?

L'appel à communiquer du GT04 est clos.