CR41 - Théories critiques, sociologies critiques

Référent : Bruno FRERE - bfrere@ulg.ac.be

Anthropocène, capitalocène et sociologie critique

Il est désormais de notoriété publique et largement admis que l’agir humain mène vers une catastrophe, l’effondrement ou une autre apocalypse écologique. Bien sûr, la situation écologique est très inquiétante. Il se pose cependant la question de savoir pour quelles raisons nous sommes arrivés dans cette situation afin de la dépasser. Quels sont les objets de la critique sociologique ? Quel cadre normatif pourrait guider nos réflexions ? Quel rapport pouvons-nous et devons-nous développer avec les mouvements et les acteurs politiques ?

Le sociologue critique et la politique : engagement ou neutralité ?
L’idée de la neutralité sous toutes ses formes est de retour dans le débat sociologique et l’orientation normative des sociologies critiques est vivement critiquée. Ce débat, par ailleurs largement médiatisé, n’est pas nouveau et il se pose la question de savoir pour quelles raisons et avec quels arguments il réémerge dans la sociologie contemporaine. La neutralité exigée par beaucoup de collègues est surtout une neutralité politique qui, ipso facto, est une prise de position politique car le langage scientifique est comme les autres langages des manières de dire la réalité et de lui donner un certain sens : une lutte et les prises de position supposent une normativité explicite ou implicite (idéologie).

Est-il possible, souhaitable et/ou nécessaire d’être un « spectateur plus ou moins engagé » (pour déformer l’expression de R. Aron) ou d’expliquer aux acteurs et actrices politiques pour quelles raisons le monde est ce qu’il est et comment s’en sortir (léninisme sociologique) ou de co-construire avec ces acteurs la compréhension et le développement de la société au risque de confondre le travail scientifique avec le militantisme ainsi que les raisons d’agir et les visions du monde avec les arguments scientifiques ?

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