Référent : Jean-Yves LE TALEC - letalec@univ-tlse2.fr
Les recherches en sciences sociales sur la sexualité se sont considérablement développées depuis la fin du XXe siècle, notamment dans le contexte du VIH/sida. Nous proposons un retour réflexif sur les enjeux de la production de ces savoirs, à travers les axes suivants :
Histoire et héritages. Quels héritages nous laissent les figures disparues de la recherche sur la sexualité, de Michel Foucault – qui écrivait que l’histoire de la sexualité « doit se faire d’abord du point de vue d’une histoire des discours » – à Pierre-Olivier de Busscher, François Delor, John Gagnon, Julie Mazaleigue-Labaste, Rommel Mendès-Leite, Geneviève Pastre, Kenneth Plummer, Michael Pollak ou Monique Wittig ? Quels sont la place et les apports des différentes disciplines des sciences humaines et sociales ?
Concepts, théories. Quels sont les outils théoriques utilisés aujourd’hui pour penser la sexualité ? La théorie des « scripts sexuels », par exemple, est-elle toujours usitée ? Dans quelle mesure l’étude de la sexualité s’articule-t-elle à celle du genre, et plus globalement aux approches intersectionnelles ? Comment le prisme de la santé affecte-t-il les travaux sur la sexualité ?
Méthodes. Quels sont les enjeux des méthodes qualitatives ou quantitatives dans l’étude de la sexualité ? Quelles sont les particularités des recherches dites « collaboratives », « communautaires », « participatives » ? Quid des approches expérientielles, qui mettent parfois en doute le savoir « scientifique » ? Quid des exercices de réflexivité relatifs à l’étude de la sexualité ? Qu’est-ce qu’un point de vue « situé » ?
Controverses. La production de certains savoirs ayant des effets sur les politiques a provoqué des controverses parfois houleuses : exposition au risque dans les backrooms, efficacité de la PrEP, etc. Quelles sont les logiques de ces débats ? Plus largement, quels sont les usages politiques des savoirs scientifiques sur la sexualité ? Le développement des recherches sur la sexualité (mais aussi sur le genre ou le post/dé-colonial) suscite des critiques de plus en plus virulentes dans les milieux réactionnaires, mais aussi parfois académiques. Quels en sont les arguments, les motifs et les enjeux ?
Les communications pourront porter sur toutes les régions du monde et toutes les sexualités. À l’issue de nos travaux, nous élirons les nouveaux·elles responsables et correpondant·e du CR39. Nous invitons donc toutes les personnes désireuses de s’y investir à participer à nos sessions lors du Congrès.
L'appel à communiquer du CR39 est clos.