On vit à l’époque de l’omniprésence des techniques numériques, dans les sphères des activités productrices, culturelles, familiales, professionnelles, politiques et éducatives. Le numérique est devenu « ordinaire » et participe à (presque) toutes les dimensions de la vie sociale, collective ou individuelle, professionnelle ou personnelle. Les outils numériques ils participent aussi à l’uniformisation des savoirs suivant les représentations dominantes (il faut rappeler que tout dispositif technique intègre des choix, des normes, des valeurs, des catégories et nomenclatures socialement construites puisque les dispositifs techniques ne sont jamais neutres et dénués de choix).

La recherche sociologique (du travail, des organisations, de l’éducation) s’est intéressée depuis les années 1980 à la relation entre numérique (télématique, micro-informatique, internet) et vie sociale. La connaissance humaine est un phénomène social, (dont l'élaboration est influencée ou déterminée par des circonstances socio-historiques particulières). Quelle est la manière dont le monde contemporain « globalisé » comprend la réalité ? À l’heure du numérique, l’idée dominante considère qu’il est possible d’avoir un « savoir à la portée de tous » (à cause de l’accessibilité à l’ordinateur et à l’information). Il ne s’agit que d’une idée dominante que la Sociologie, devrait analyser davantage surtout en insistant sur les points suivants :

• quels « genres » de savoirs sont avantagés et diffusés massivement  et quelles perceptions commencent à devenir désuètes et à se perdre ?
• est-ce qu’il y a vraiment de la « nouveauté » dans les savoirs modernes  qui défient toute référence qui serait « vieille » de plus de dix ans ?
• est-ce que le « tournant » numérique avantage certaines facettes seulement de la réalité et de la connaissance ?
• quel est le rôle des médias dans la formation des savoirs modernes ?
• quel genre d’inégalités sociales existe-t-il à propos du savoir ?
• comment les pouvoirs divers (économiques, internationaux etc.) participent à la relations« savoir et numérique » ?
• socialités virtuelles et défis réels.
• l’ère numérique, peut-elle encore « imaginer » la différence ?

Des résultats des recherches et d’études de cas seront particulièrement appréciés.