CR17 - Sociologie et anthropologie de l'alimentation

Référent : Tristan FOURNIER - tristan.fournier@ehess.fr

Savoir ce que l’on mange

L’alimentation est à la fois un objet d’investigation scientifique à la croisée de nombreux domaines de recherche et une pratique quotidienne, intime et politique qui se prête à l’élaboration de savoirs expérientiels. L’objectif général sera ici de saisir comment ces connaissances circulent, s’entremêlent, se concurrencent, et ce qu’elles produisent en termes de conduites alimentaires et de pratiques de recherche. Les propositions de communications pourront s’inscrire, sans qu’ils soient exclusifs, dans l’un des trois axes suivants.

Les savoirs scientifiques sur l’alimentation

Depuis le XIXe siècle, les sciences expérimentales ont tenté de mieux comprendre les liens entre alimentation et corps humain : il s’agissait de lutter contre les famines et d’améliorer l’état sanitaire des populations. Cela étant, elles ont parfois bousculé les normes et systèmes de valeurs en place, contribuant ainsi à l’émergence d’une certaine méfiance à l’égard des savoirs scientifiques officiels. Nous attendons ici des propositions qui rendent compte de cette mise en concurrence des savoirs et de ses implications en termes de controverses, d’expériences interdisciplinaires et de postures idéologiques.

Soi et le monde

L’alimentation peut être appréhendée comme une « technique de soi », c’est-à-dire un ensemble de procédures qui attestent d’un travail de soi sur soi en vue de s’optimiser. Il s’agira ici de saisir comment les mangeurs s’approprient les injonctions normatives (améliorer sa santé, protéger l’environnement, etc.) et en quoi ce mécanisme porte un potentiel transformatif qui peut conduire à des formes de politisation de l’alimentation. Ces dernières opèrent au niveau individuel (régimes « sans », jeûne, etc.) et au travers de mouvements sociaux. Sur quels savoirs s’appuient-elles et en quoi l’usage d’internet et des réseaux sociaux les renouvelle-t-il ?

Éthique et responsabilités

Ce dernier axe interroge les savoirs sur ce que l’on mange au prisme du processus de thématisation scientifique et sociale de l'alimentation. L’éthicisation des procédures de recherche, les appels à la transparence et au principe de responsabilité morale constituent une nouvelle étape dans la thématisation du champ de l’alimentation. Celle-ci contribue à renouveler la production de savoirs « engagés » par le transfert de connaissances sur les enjeux contemporains de l’alimentation. En quoi la recherche porte-t-elle un potentiel émancipatoire pour les mangeurs ?

L'appel à communiquer du CR17 est clos.