La sociologie des religions a grandement contribué au développement des concepts et des méthodes visant à analyser les interactions entre religion et société. Les bilans récents convergent pour montrer que ces relations ne se limitent pas l’affrontement entre deux régimes de vérité. Leurs points de rencontre sont pluriels et connaissent de multiples configurations allant du conflit à l’indépendance mutuelle en passant par la complémentarité, voire l’intégration.

Le thème du congrès 2024 porte sur la compétition entre les formes de savoirs et sur la défiance à l’égard du discours scientifique. Les rapports entre science et croyance religieuse présentent un intérêt évident à cet égard. Le CR accueillera volontiers des chercheuses et chercheurs dont les travaux sont consacrés aux relations entre religion et les diverses formes de connaissance, notamment dans les domaines de la science, de la santé, de l’éducation, de la communication. Les approches pourront être empiriques ou théoriques et se déployer dans les champs des sciences humaines et sociales. À titre d’exemple, nous suggérons quelques-uns des nombreux thèmes qui pourraient prendre place dans le programme du CR (liste indicative et non exhaustive) :

• transformations des rapports entre religions et sciences dans un contexte de mise en question des paradigmes scientifiques ;
• recours aux concepts et aux méthodes sciences sociales et humaines dans les religions ;
• objets, actions et visibilité des mouvements de résistance à la modernité (connaissance scientifique, droits de la personne, etc.) au nom de la religion ;
• clivages internes aux religions provoqués par les mouvements de résistance à la modernité ;
• effets de la mise en question de la validité du discours scientifique sur les religions et sur les formes de croyance ;
• discussion critique des rapports religion / connaissance sous l’angle des théories de la sécularisation ;
• positionnement des sciences sociales et humaines par rapport à la connaissance du champ religieux ;
• interactions et positionnement des sciences sociales et humaines par rapport aux concepts et aux méthodes des sciences des religions.

Le croisement de ces thématiques permettra d’approfondir et de comparer les formes diverses, complexes et ambivalentes des rapports entre religion et validation de la connaissance. Plus largement, il contribuera à enrichir la compréhension de questionnements découlant, au sein de sociétés en mouvement, des interactions entre changement social et religion.