En écho à la thématique du congrès, cet appel entend initier une réflexion portant sur les conditions de production, de circulation et d’usage des connaissances sociologiques dans le domaine du vieillissement. Plusieurs axes non exhaustifs sont suggérés.

Les sociologues et les autres disciplines

La sociologie du vieillissement a d’emblée dû coexister avec d’autres disciplines jugées plus légitimes (médecine, psychologie, économie, etc.). Ces voisinages sont traversés de luttes de légitimité, effacées par une rhétorique institutionnelle de la pluridisciplinarité. Quels types de configurations de recherche interdisciplinaire existent-ils dans le domaine du vieillissement ? Quelles formes prennent les alliances mais aussi quelles divergences épistémiques ? Sont attendues des communications rendant compte d’expériences de recherche pluridisciplinaire ou de controverses scientifiques impliquant des approches divergentes du vieillissement.

Les sociologues, les experts et les savoirs expérientiels

Les connaissances sociologiques sur le vieillissement coexistent également avec d’autres savoirs experts ou expérientiels. Comment ces derniers sont-ils constitués et entendus ? Comment sont-ils articulés ou mis en tension avec les connaissances sociologiques ? Sont ici attendues des contributions étudiant la constitution et le fonctionnement de ces espaces hybrides, les profils sociaux de ces « experts », la constitution de ces savoirs et les nouvelles formes de légitimité revendiquées (d’expérience, de position – être soi-même une personne âgée), tout comme l’appropriation de lectures sociologiques du vieillissement dans divers collectifs professionnels et associatifs.

Les sociologues et les acteurs politiques

Les récents débats publics autour du vieillissement en témoignent : l’essor des dispositifs participatifs et la diffusion des connaissances sociologiques n’ont pas transformé la vision du vieillissement. Comment expliquer ce paradoxe ? Suffit-il de porter la sociologie du vieillissement à la connaissance des acteurs publics pour qu’elle informe leur décision ? Quelles autres conditions politiques, sociales, médiatiques pèsent-elles ? Dans quelle mesure ces conditions varient-elles selon les pays, mais aussi selon les organisations politiques et les approches du vieillissement ? Sont ici attendues des contributions portant sur un ou plusieurs pays, et étudiant les relations connaissances sociologiques-décisions politiques à diverses échelles et sous divers abords.