CR05 - Sociologie de la complexité : relations et systèmes

Référente : Marina CASULA - marina.casula@ut-capitole.fr

La connaissance sociologique entre relations, systèmes et complexité

Face aux dérives actuelles, les connaissances scientifiques sont un garde-fou. Pour autant, pratiquer une critique interne de la science reste une nécessité. Sa subordination aux intérêts économiques, l’emprise des enjeux technologiques ou la concurrence entre chercheurs participent d’un mouvement où le travail scientifique cherche moins à élucider le réel qu’à contribuer à le transformer au service de la valorisation marchande. Si la sociologie est moins affectée par ce mouvement, elle le paye par un sous-financement et une marginalisation. Mais se situer sur les marges n’a pas que des inconvénients, cela permet aussi une liberté et une distance critique. Trois axes sont proposés :

1. Dans un univers scientifique morcelé, les connaissances ne produisent pas de représentation globale significative ce qui induit une forme de désarroi public où l’on sait toujours plus de choses en comprenant moins ce qui se passe. Sans être les seules responsables, les pratiques scientifiques peuvent être interrogées sur cette « perte de sens ». Les perspectives pluri, inter voire transdisciplinaire constituent des antidotes et si ce lieu commun revient toujours, c’est que le problème n’est pas résolu. Tous les travaux s’inscrivant ces perspectives, quels que soient leur nature et leur « objet », sont les bienvenus.

2. Pour revenir au cœur de la sociologie, l’accent sera mis sur les « études relationnelles » qui s’expriment notamment dans la revue Nouvelles Perspectives en Sciences Sociales. Les travaux réalisés dans ce courant ont leur place dans le CR05 qui s’intéresse aux relations.

3. La question de l’« hybridation » des connaissances : dans une conception classique, la science se positionne en extériorité par rapport à son « objet » dans une quête d’objectivation évaluée par les pairs. Si cette objectivation est mise au service des intérêts dominants, on voit aussi qu’elle peut s’éloigner d’autres intérêts ou besoins. N’est-il pas de la responsabilité du sociologue de s’intéresser à ces sujets délaissés ? N’est-il pas souhaitable qu’il élabore plus ses questionnements avec les personnes et groupes concernés ? N’est-il envisageable et à quelles conditions de co-construire la connaissance avec ces populations ?

Plus généralement, le CR05 accueillera les projets mobilisant les concepts de relation, de système et de complexité mais aussi les propositions qui s’en approchent.

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