Référente : Julie JARTY - julie.jarty@univ-tlse2.fr
S’il est des savoirs suscitant peu l’indifférence, les études sur le genre se posent en exemple. Ayant réussi avec succès leur institutionnalisation, ces théories sont dans le même temps ardemment disqualifiées. Prolongeant l’impératif de vigilance, rigueur et réflexivité qui s’est imposé à notre champ, la thématique générale du XXIIe Congrès de l’AISLF donne matière à échanger autour de la réception et des effets concrets de nos savoirs, à faire le point sur les conditions de poursuite de leur production alors même que nous sommes aux prises avec ce double mouvement, entre reconnaissance et backlash. Cet appel propose un découpage en trois grands axes :
1. La plus-value des savoirs féministes et LGBTI en actes
Un premier ensemble de communications réfléchira à la mobilisation de nos théories dans les institutions, le monde du travail, les vies privées comme les rues. Il s’agira d’analyser les processus de diffusion de nos concepts et idées. Quelles coopérations permettent l’élan de démocratisation du féminisme ? Quels en sont les enjeux et écueils ? Dans quelle mesure l’institutionnalisation des savoirs sur le genre n’est-elle pas inachevée, voire, dans nos contextes néo-libéraux, un vœu pieu ? Et jusqu’où le « stigmate militant » ne porte-t-il pas préjudice ?
2. Dialogues pluridisciplinaires et critique féministe des sciences
Il s’agira là de penser les défis de l’intégration de nos savoirs à des objets pluridisciplinaires. Qu’en est-il de nos collaborations et qu’apportent-elles (à la médecine, au droit et à la justice, à l’informatique, à l’écologie, etc.) ? Si le genre permet de battre en brèche des postulats ancrés dans le marbre, en quoi ces savoirs renouvellent-ils les connaissances établies ? Quels oublis épistémiques seraient-ils susceptibles de combler ? Comment se positionner face à l’autorité indétrônable de certaines disciplines ?
3. Contre-offensive et (contre)savoirs conservateurs
Enfin, un troisième volet de communications pensera les réticences, suspicions voire oppositions frontales, aux savoirs que nous produisons. Comment les sociologues du genre font face à de telles attaques ? Comment continuer de produire ces savoirs critiques, de peser sur la société pour la transformer ? Par-delà les attaques des campagnes anti-genre, il s’agira d’analyser la production de (contre)savoirs conservateurs et/ou illibéraux s’imposant comme stratégie par les acteurs anti-genre et visant la production de contre-savoirs, afin de remplacer les nôtres.
L'appel à communiquer du CR04 est clos.